Avec le vieillissement de la population et l’augmentation de l’espérance de vie, les cardiologues interventionnels sont amenés à traiter des patients plus âgés, lesquels sont plus souvent porteurs d’une maladie coronaire avec des sténoses dites calcifiées. Le Dr François Simon, cardiologue interventionnel à la Clinique Saint-Luc Bouge, nous détaille les options thérapeutiques qui existent pour prendre en charge ces lésions.

« Pour traiter ce type de lésions, notre arsenal classique (ballon et stent) n’est pas suffisant parce que cela va souvent mener soit à une incapacité à acheminer le stent, soit à un mauvais déploiement du stent, avec des conséquences péjoratives pour le patient telles qu’une augmentation du risque de thrombose du stent menant à un infarctus ou un risque de resténose à l’intérieur du stent », pose le Dr Simon. Plusieurs techniques permettent de s’affranchir de cette problématique, dont l’athérectomie rotationnelle (le rotablator) – désormais remboursée – et la lithotripsie par ondes de choc.

Le rotablator remboursé : excellente nouvelle

La technique la plus couramment utilisée est l’athérectomie rotationnelle – aussi appelée rotablator. Et le cardiologue d’utiliser l’image d’une fraise, dont l’extrémité est fabriquée de diamant, qui tourne à une vitesse entre 160.000 et 180.000 tours/minute à l’intérieur du vaisseau coronaire à traiter. « Cette fraise permet de fragmenter le calcium en microparticules de moins de cinq micromètres qui vont partir dans la circulation et être progressivement éliminées par voie naturelle.»

Cette technique du rotablator n’est pas neuve. Elle date de la fin des années ’80, mais le matériel utilisé et l’expérience des opérateurs se sont considérablement améliorés, et des évidences cliniques d’efficacité de ce matériel ont enfin permis d’obtenir le remboursement du matériel (coûteux) nécessaire à ce type d’intervention depuis le 1er avril. « Il s’agit d’une excellente nouvelle pour les patients qui présentent des lésions complexes et calcifiées. Cette technique ne remplace pas les stents et les ballons, mais elle nous permet de travailler le calcium pour obtenir une bonne apposition des stents, ce qui améliore nettement nos résultats cliniques sur le long terme », détaille le cardiologue.

Nouveauté : la lithotripsie par ondes de choc

Une autre technique innovante permettant de fragmenter le calcium dans la paroi des artères est la lithotripsie par ondes de choc. Le principe est l’insufflation d’un ballon dans la coronaire qui diffuse, via un courant électrique, une onde acoustique au niveau de la paroi de l’artère « Cette manipulation est à répéter cinq à dix fois par lésion. L’onde acoustique va microfragmenter le calcium et permettre ensuite le déploiement adéquat du stent », explique le Dr Simon.

« Cette technique est plus onéreuse (car elle n’est pas encore remboursée) et ne peut être utilisée dans les cas où il n’y a pas suffisamment de place pour passer un ballon. Toutefois, elle comporte moins de risques », précise encore le cardiologue.

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