C’est un métier passionnant et pourtant peu connu
Quand vous poussez la porte d’un hôpital, vous ne pensez pas toujours qu’en dehors des médecins, des infirmiers et des autres soignants, des pharmaciens hospitaliers vont intervenir dans vos soins. Ils ont pourtant un rôle central. « C’est un métier passionnant et pourtant peu connu. Nous sommes en contact permanent avec les autres soignants de l’hôpital. Nous avons une vue transversale de l’hôpital. » explique Nathalie Gillard, pharmacienne hospitalière à la Clinique Saint-Luc à Bouge.
« Au quotidien, nous validons les prescriptions médicales. Nous sommes, par exemple, vigilants aux interactions médicamenteuses et aux compatibilités physico- chimiques. Nous devons avoir une expertise importante et bien connaître tous les médicaments.
Nous sommes responsables de l’assurance qualité de tous les processus de la gestion des médicaments et des dispositifs médicaux implantables et non implantables (le matériel médico-chirurgical stérile, les implants et les prothèses, les produits faisant l’objet d’essais cliniques…). En collaboration avec les médecins, nous rédigeons des protocoles thérapeutiques pour standardiser la prise en charge médicamenteuse de certaines pathologies. » Le pharmacien hospitalier joue un rôle central dans l’achat, la délivrance individualisée et la facturation du médicament…
Certains médicaments, qualifiés à « Haut Risque », requièrent une attention particulière et des procédures bien précises pour assurer une prise en charge en toute
sécurité. C’est le cas des chimiothérapies et de l’immunothérapie. Chaque traitement individuel nécessite une validation pharmaceutique et une préparation stérile personnalisée.
Un métier passionnant
Quelles études faut-il réaliser en plus de celles de 5 ans de pharmacien ? « Il faut avoir passé la sélection qui donne accès au trois ans de spécialisation (master complémentaire) en pharmacie hospitalière. Pour ma part, je suis diplômée depuis 2012. Je me suis davantage spécialisée en obtenant ensuite le certificat interuniversitaire en infectiologie et microbiologie clinique qui est suivi par les médecins infectiologues et les microbiologistes.
D’autres pharmaciens hospitaliers se spécialisent dans d’autres domaines (Pharmacie clinique en oncologie, Stérilisation hospitalière… A Saint-Luc, nous sommes une équipe de 8 Pharmaciens, 16 Assistants pharmaceutico-techniques, 1 collaboratrice administrative et 1 magasinier. Nous accueillons des stagiaires et faisons naître des vocations.»
Le pharmacien hospitalier à une vue à court terme du soin de chaque patient et à long terme pour la gestion de l’hôpital : “Nous devons être vigilants aux ruptures de stock de médicaments et aux tensions d’approvisionnement pour assurer la continuité des soins des patients. De plus, nous intégrons la technologie à notre métier : nous avons deux robots qui nous permettent de ranger une grande partie de notre stock de médicaments. Ces robots nous permettent de tracer tous ces médicaments et de gérer leurs péremptions.” Seconde source de financement de l‘hôpital après les honoraires médicaux, la pharmacie hospitalière joue un rôle important aussi dans la gestion globale de l’hôpital. Un métier passionnant et très varié.