Rétrospective de notre semaine du cœur

 

Chaque année, le service de Cardiologie de la Clinique Saint-Luc Bouge participe activement aux campagnes de sensibilisation de la semaine du cœur en collaboration étroite avec la Ligue Cardiologique belge.

Cette année, le thème retenu par la Ligue Cardiologique belge est : « les troubles du sommeil & les pathologies cardiovasculaires ».

 

Afin de mieux informer et de sensibiliser le grand public, notre service de Cardiologie et notre laboratoire du sommeil ont proposé ce mercredi 21.09.2022 une conférence sur le thème « Troubles du sommeil et leurs liens avec les pathologies cardiovasculaires ».

Voici un court résumé de l’exposé du Dr Cécile Dussart, pneumologue et de Monsieur Kevin Collet, psychologue et somnologue de notre laboratoire du sommeil.

Sommeil et maladies cardiaques

Le sommeil est un temps de repos pour tout notre corps et pour tous nos organes. Le cœur n’échappe pas à la règle. Pendant le sommeil, le rythme cardiaque ralentit, un répit avant le début de la journée ! C’est ce qui se passe quand tout va bien. Malheureusement de nos jours, les troubles du sommeil augmentent ainsi que les troubles cardiaques. Il semble qu’il y ait une corrélation entre les deux. Qu’en est-il vraiment ?

Au fil du temps, un sommeil de mauvaise qualité abime le cœur. L’insuffisance cardiaque empêche alors le cœur d’assurer un débit sanguin suffisant. Les besoins de l’organisme en oxygène ne sont alors pas comblés. Un sommeil de bonne qualité prévient aussi les risques d’infarctus ou d’AVC. Pour cela il est conseillé de dormir régulièrement entre 7 et 8 heures par nuit. C’est la base d’une bonne hygiène nocturne.

Attention si vous souffrez des troubles suivants :

Apnée du sommeil

Les personnes atteintes d’un syndrome d’apnées du sommeil (SAS) subissent des arrêts respiratoires d’au moins dix secondes, de manière répétée durant toute la nuit. Cela entraine irrémédiablement une diminution du taux d’oxygène dans le sang et donc un manque d’oxygène au niveau du cerveau et du coeur. Peuvent alors se développer les pathologies suivantes : hypertension artérielle et pulmonaire, maladies coronariennes, troubles du rythme cardiaque, insuffisance cardiaque, accidents vasculaires cérébraux voire mort subite.

30 à 40% des personnes atteintes d’insuffisance cardiaque connaissent des épisodes d’apnées qui viennent accentuer la maladie. Les problèmes de sommeil et les problèmes cardiaques sont donc intimement liés.

Plus le SAS est sévère, plus forts sont les troubles cardiaques. L’âge et l’indice de masse corporelle élevé sont aussi des facteurs de risque.

Les signes évocateurs d’un SAS :

Bien souvent c’est l’entourage qui s’inquiète. Le conjoint, les proches, les soignants (quand la personne est hospitalisée) constatent que la personne présente au cours du sommeil :

  • Un ronflement bruyant ;
  • Des pauses respiratoires ;
  • Des réveils nocturnes avec une sensation d’étouffement ;
  • Des changements répétés de position dans le lit.

La personne elle-même ne se rend pas compte qu’elle fait des apnées du sommeil. La plupart du temps, elle n’a même pas conscience de ronfler. En revanche, elle perçoit un certain nombre de signes qui ne sont pas spécifiques au syndrome d’apnées, mais, lorsqu’ils sont présents, doivent faire rechercher ce diagnostic :

  • Des maux de tête ou une fatigue au réveil.
  • Des sueurs nocturnes.
  • Des levers dans la nuit pour uriner.
  • Une impuissance ou une baisse de la libido.
  • Une somnolence diurne lors de situations courantes et monotones de la vie quotidienne.
  • Des troubles de la concentration ou de la mémoire.
  • Une irritabilité ou parfois une dépression.

Le ronflement et les arrêts respiratoires sont les signes les plus évocateurs pour le diagnostic, mais l’association de plusieurs signes à la sensation d’un sommeil non reposant nécessite une consultation médicale spécialisée.

La présence d’apnées sera alors vérifiée grâce à un enregistrement du sommeil. Il déterminera l’index d’apnées et d’hypopnées (nombre d’événements respiratoires par heure de sommeil) et précisera leur sévérité.Si les troubles du sommeil sont clairement établis, le traitement par pression positive continue (PPC ou CPAP) reste la solution la plus efficace.

Insomnie

L’insomnie peut être une maladie grave qui touche plus de 10-20 % de la population générale. Elle se manifeste par des difficultés d’endormissement, des réveils au cours de la nuit avec des difficultés pour se rendormir, un réveil trop précoce le matin et/ou une sensation de sommeil non-récupérateur survenant au moins trois fois par semaine depuis au moins trois mois. Elle s’accompagne toujours de conséquences dans la journée : fatigue, difficultés de concentration ou d’attention, irritabilité, altération de la qualité de vie. L’anxiété, le stress et la dépression sont à l’origine de plus de la moitié des insomnies.

En 2013, des chercheurs ont publié une étude au long cours sur les liens entre l’insomnie et les troubles cardiaques. 55 000 patients ont été suivis pendant 11 ans ! Les personnes rencontrant des épisodes d’insomnie ont trois fois plus de risques de développer une insuffisance cardiaque. L’état de stress généré par l’insomnie affecterait la pompe cardiaque. Mais les mécanismes physiologiques n’ont pas encore été caractérisés.

Il y a donc tout intérêt à soigner son sommeil. Avant de penser aux somnifères, appliquez ces quelques conseils :

  • Evitez le café, le thé et les sodas contenant de la caféine après 17h.
  • Faites un dîner léger sans alcool.
  • Ne fumez pas avant de vous coucher, la nicotine est un excitant.
  • Gardez un rythme de sommeil stable.
  • Vérifiez la température de la chambre, à maintenir autour de 18°C.
  • Si vous faites une sieste en journée, celle-ci doit être limitée à 20 minutes et en début d’après-midi.

En cas de résultats insuffisants de ces quelques recommandations, une thérapie psychologique d’orientation comportementale et cognitive de l’insomnie est alors indiquée. Elle est préférable à l’usage chronique de somnifères qui au long cours altèrent la qualité du sommeil.

 

 


Parallèlement à cette conférence, d’autre actions de sensibilisation ont été organisées ce vendredi 23.09.2022 : 

    • Des séances d’information sur le thématiques :
      • « Alimentation générale »– Par le service diététique
      • « Pathologie coronaire » – Par les cardiologues revalidateurs
    • Une marche du cœur de 5km

      Quel plaisir de marcher ensemble ! Cette activité accompagnée par les professionnels du centre de revalidation cardiaque et du Cercle coronarien namurois a réuni une cinquantaine de personnes.

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